C'est pas toi qui commandes !
Concert conflictuel en triangle, voyage au cœur de nos fanfaronnades
Et si la petite voix à l’intérieur de ma tête se mettait à parler plus fort que moi ? Imagine… imagine que ma conscience puisse tout raconter...
A force de crapahuter ensemble, à force de chuchoter en coulisses, à force de traîner au bistrot, à force de se répandre en larmes et en rires... on en a appris beaucoup trop les uns sur les autres, presque jusqu’à ne plus savoir à qui de nous trois est arrivé quelle histoire. Percée à jour désormais, cette petite part d’ombre. Dénudés, ces mensonges roses qui habillent nos désastres. Comme tout cela nous fait plutôt rire et que, c’est indéniable, nous ne cessons d’être obsédés par la question vertigineuse de l’amour, nous avons décidé de nous confesser sous les feux de la rampe, en prenant le risque non négligeable que « l’autre nous » interrompe notre fil, à grands cris indignés.
Montage & Texte : Paola Landolt
Arrangements musicaux : Timothée Haller
Création lumière : Stéphane Rentznik
Scénographie & Costumes : Cie QTT
Jeu et chant: Timothée Haller, Paola Landolt et Stéphane Rentznik
Piano : Timothée Haller
Batterie et Clarinette : Stéphane Rentznik
Emission Radio Paradiso du 10 octobre 2012 : www.rts.ch/audio-podcast/2012/audio/julia-stone-en-showcase-25276606.html
Extrait :
J’étais seul et somptueux devant la salle sombre, prêt à me livrer au public silencieux… lorsqu’ils ont surgi de mon ombre, ces échos trépignants, avides de me voler la vedette.
Moi je me suis dit continue, ne lâche pas la barre!
Mais d’un coin de ma mémoire, ils avaient bondi pour dire à ma place, emberlificoter l’histoire que je veux vous raconter.
Mes petites hontes, ma naïveté, mes pieux mensonges, ma rancœur, mon amour propre meurtri… Cachés derrière mon micro, unis pour vous déballer tout ce que je ne veux pas.
Mais… C’est pas toi qui commandes !
Ce soir sera mon combat pour ne pas perdre la face.
Oui, Je pensais être seul ce soir pour vous chanter ma vie,
lorsqu’elle m’est passée devant, raillant mon désespoir et épluchant mon cœur.
Et elle s’est mise à s’agiter drôlement, la petite voix de ma tête.
Oui. Ce soir, sûr que nous sommes bien trop nombreux pour vous raconter cette guerre que j’ai gagnée, tandis qu’elle et lui, et lui… et moi, parfois, pensent que j’ai déserté.»
Dans la mélopée des aveux de cette nuit, trois facettes dissonantes d’une même personne prennent la parole en même temps, mais pas vraiment à l’unisson.
C’est fou comme la même histoire, sous couvert de fierté, de pudeur où simplement d’une pointe de mauvaise foi, prend soudain un tout autre sens.