Qui n’a jamais cauchemardé cela : Soirée pantouflarde et débraillée dans un appartement désorganisé car : Ouf la journée est enfin finie ! Mais… DING DONG ! La sonnette de l’entrée retentit… Les invités prévus pour le lendemain sont là, endimanchés, dans votre couloir !
« - C'est une catastrophe. »
Oui, absolument. Une exquise soirée catastrophique entre deux couples ; dégoulinante d'ironie, d'Apéricubes et de biscuits un peu rances.
« - Ça n'est pas très grave... assumons l'incident. »
Un vernis social et amoureux qui s’effrite.
Certes les personnages aigres et malmenés de la pièce de Reza se seraient sans doute contentés d’une seule mauvaise soirée… Tant pis pour eux ! Ils en auront trois. Trois fois dans l’arène - tout de même et encore - pour la même soirée absurde.
« - C'est justement ça qui est excitant. L'intimité ordinaire. On ne peut pas toujours tenir son esprit dans les régions hautes. »
Mais voilà… où que l’on se place ; que l’on ait droit à une, deux ou trois versions…
On se retrouve quand même un peu l’arrière-train dans les ronces.
Non ?
Direction artistique : Cie Qu’est-ce t’as toi ?
Mise en scène : Caroline Altaus
Création sonore et musicale : Timothée Haller
Création lumière et régie : Armand Pochon
Costumes : Scilla Illardo
avec
Henri : Stéphane Rentznik
Sonia : Paola Landolt
Hubert Finidori : Pierre Banderet
Inès Finidori : Florence Quartenoud
Dans une mise en scène de:
Caroline Altaus
Soir.
Un salon.
Le plus abstrait possible. Ni murs ni portes ; comme à ciel ouvert.
Ce qui compte, c’est l’idée du salon.
Sonia est assise, en robe de chambre. Elle lit un dossier.
Henri apparaît.
HENRI. Il veut un gâteau.
SONIA. Il vient de se laver les dents.
HENRI. Il réclame un gâteau.
SONIA. Il sait très bien qu’il n’y a pas de gâteau au lit.
HENRI. Va lui dire.
SONIA. Pourquoi tu ne lui as pas dit ?
HENRI. Parce que j’ignore qu’il n’y a pas de gâteau au lit.
SONIA. Comment tu ignores qu’il n’y a pas de gâteau au lit ? Il n’y a jamais eu de gâteau, il n’y a jamais eu de sucré au lit.
Elle sort.
Un temps.
L’enfant pleure. Elle revient.
HENRI. Qu’est-ce qu’il a ?
SONIA. Il veut un gâteau.
HENRI. Pourquoi il pleure ?
SONIA. Parce que j’ai dit non. Il devient atrocement capricieux.
HENRI (après un léger temps). Donne-lui un quartier de pomme.
SONIA. Il ne veut pas un quartier de pomme, il veut un gâteau et de toute façon il n’aura rien. On ne mange pas au lit, on mange à table, on ne mange pas au lit après s’être lavé les dents et maintenant je veux examiner ce dossier, j’ai un conseil à dix heures demain matin.
L’enfant continue de pleurer.
Henri sort. L’enfant s’arrête de pleurer.
Henri revient.
HENRI. Il veut bien un quartier de pomme...