Je ne veux qu'une nuit

Anthologie de nos amours ratées

Deux personnages s’appellent et se fuient, s’évitent, se cherchent...

Elle et lui, s’étreignent, se griffent, s’échappent et se retrouvent. Incapables de vivre l’un sans l’autre ni l’un avec l’autre. Et incapables d’abandonner la partie.


Crédits photo : Caroline Gandon

Mise en scène : Marina Landolt

Texte : Paola Landolt et Stéphane Rentznik

Arrangements et piano Timothée Haller

Jeu et chant : Stéphane Rentznik et Paola Landolt

Décor : Adrien Moretti

Lumières : Yann Godat

Crédits : Caroline Gandon

Extrait :

Je ne veux qu’une nuit… on le dit, on le pense parfois. On l’espère, on le hurle comme des fanfarons, on le tait. On le regrette longtemps. On le murmure aussi, pas certains de vouloir que tu l’entendes. On le chante avec les mots des autres pour faire glisser l’arête, pour tenter de se faire moins mal. Juste : moins mal.

Et puis plus rien.

Un jour nous avons décidé de parler d’amour. Alors, toi et moi, on s’est mis à fouiller dans le patchwork de nos idylles. Et que ce soient les tiennes ou les miennes, rien déniché de vraiment glorieux. Tant pis, on va raconter ce que l’on connaît. Désillusion, tiède et chagrin ? Non. Pour saigner, il a bien fallu qu’il explose mon cœur, et ne serait-ce que pour une seconde de ce cataclysme, je veux bien, oui... Et sans regrets : tout. Le sabotage de ta peau contre la mienne, les promesses pratiques, la franchise assassine, les griffures et les larmes et le vertige, la multitude de malentendus et de retrouvailles pour toujours… jusqu’à demain. Oui.

Je veux bien oublier qu’il y aura l’aurore.

Si tu restais… j’m’ennuierais ? Je n’en sais rien. J’y penserai demain. Tu me plais, ce soir je t’adore…


A l’aube, les draps froissés me glacent. J’ai pleuré sur le papier où ton numéro de téléphone était griffonné, et il n’y reste qu’une flaque d’encre un peu salée. Je voudrais que tu me préfères, je voudrais que tu t’enfuies de moi, je voudrais partir, je voudrais me dissoudre en toi. Je voudrais que l’on déballe nos cartons, ensemble, dans un lieu sans fantômes, mais je ne sais pas le faire. Je voudrais que l’on puisse se parler ailleurs qu’entre deux portes. Je voudrais ne plus me retrouver avec toi dans ce nulle part impossible, cette cachette trop connue qui déborde de nos peurs.